Il s'agit d'un exploit remarquable enregistrant un premier excédent de la balance des paiements courants depuis deux décennies.

Selon une récente analyse de BMI, une société affiliée à Fitch Solutions, le pays devrait passer d'un déficit de 2,1 % du produit intérieur brut (PIB) en 2022 à un excédent de 1,3 % du PIB en 2023.


Cette surprenante inversion de tendance est le résultat d'une combinaison de facteurs, le surplus commercial prenant une place prépondérante au cours de la seconde moitié de 2023. Les importations devraient chuter plus rapidement que les exportations, créant ainsi un excédent commercial renforcé par une demande intérieure modérée et la baisse des prix mondiaux des matières premières.

Cette évolution est soutenue par des éléments économiques clés tels que l'inflation élevée et des conditions monétaires strictes. La croissance des importations demeure atone en raison de facteurs internes, tandis qu'une contraction moins marquée est prévue pour la croissance des exportations. Des initiatives telles que l'intégration des mineurs artisanaux dans les chiffres officiels de la production et la réouverture de la mine d'or de Bibiani devraient stimuler une croissance constante de la production d'or.

Par ailleurs, les exportations de cacao du Ghana devraient bénéficier des conditions météorologiques défavorables en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial. Cette conjonction de facteurs contribue à maintenir un excédent commercial durable, mettant ainsi en lumière la résilience économique et l'adaptabilité du Ghana. Bien que cet excédent puisse être de nature temporaire, le rapport anticipe un retour à un déficit en 2024.

Cette éventualité est principalement attribuée à la reprise des importations, soutenue par l'augmentation des dépenses des ménages, la croissance de l'activité économique et la hausse des prix de l'énergie. En revanche, la croissance des exportations devrait rester modérée en raison des évolutions mondiales en cours.

Cependant, le rapport met en garde contre les risques potentiels auxquels demeure exposée la position extérieure du Ghana. Tout ralentissement dans les négociations avec les créanciers étrangers pourrait ébranler la confiance des investisseurs, engendrant ainsi une fuite des capitaux et des défis économiques à relever.